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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 15:45

Parfois, il faut savoir laisser les mots sauvages

glisser, fatigués, le long des larmes amères ;

Savoir aimer ces malhabiles lamentations

émaillant de violence les longs moments de chagrin.

 

Laisser les sanglots enlacer l'âme malade,

laver les peurs ancrées et souillées de colère

pour l'éloigner, apaisée, des mornes tristesses

et laisser la confiance se lover prudemment

au creux de douces paroles de consolation.


 

Le vingt-quatrième et dernier des Lieder du cycle de Schubert est "le joueur de vielle" ("der Leiermann"), auquel notre voyageur demande s'il doit l'accompagner (dans l'au-delà) ou si le vieil homme veut emporter les chants du poète au rythme des tours de roue de son instrument.

 

Wunderlicher Alter, soll ich mit dir geh'n ?

Willst zu meinen Liedern deine Leier dreh'n ?

("der Leiermann" - Wilhelm Müller)


C'est sur cette incertitude que s'achève le voyage d'hiver de Franz Schubert et de Wilhelm Müller. Rappelons cependant que Wilhelm Müller, tout comme Franz Schubert ont survécu (peu de temps, certes mais assez pour continuer à créer) à leur propre voyage d'hiver et, à la veille du printemps, l'optimisme recommande peut-être de penser que la vie a eu raison des doutes, une fois encore...



 

Pour clore ce long voyage en hiver, une interprétation du "joueur de vielle" par l'admirable Thomas Quasthoff, accompagné au piano du non moins remarquable Daniel Barenboïm. De quoi remercier la vie d'être si talentueuse, assurément !

 

Faites de cléments rêves de paix intérieure !

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  • Dans les brumes caféinées d'un dimanche matin pluvieux, les dessins animés s'égosillent en vain : mes neurones restent suspendus aux effluves tenaces de mes perles de rêves.
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