Il existe mille et une manières de voyager en hiver...
A condition toutefois d'aborder la traversée des mois sombres dans un élan d'emphase un peu précipité. Car, si l'on veut bien refaire les contes, même les hivers les plus rudes ne durent pas mille et une nuits...
La verve inattendue du journaliste et critique de film Roger Ebert, entraînant dans son enthousiaste sillage des vidéophiles passionnés, originaires des quatre coins de la planète (nous nous affranchirons aujourd'hui joyeusement, délibérément et sans complexes de toute rigueur scientifique, afin de ne pas brider la vivacité en alerte...) a de quoi aiguiser notre curiosité...
Lisez plutôt :
"This film deserves to win the Academy Award for best live-action short subject."
La certitude d'Ebert est impérieuse, son éloge est impérial !
"(1) Because of its wonderful quality. (2) Because of its role as homage. It is directly inspired by Dziga Vertov's 1929 silent classic "Man With a Movie Camera." (3) Because it represents an almost unbelievable technical proficiency"
source : ROGER EBERT'S JOURNAL ( link )
C'est donc à New-York que que je vous emmène passer les fêtes cette année. (Mais prenez la précaution d'emporter quelques vêtements chauds...)
NEW-YORK, December 26th 2010
Idiot with a Tripod from The Mutiny Company on Vimeo.
Brrrr ! Le fond de l'air est glacial, n'est-ce pas ?
Que diriez-vous d'une tasse de chocolat brûlant, pour vous réconforter ? A moins, bien entendu, que vous ne préfériez aujourd'hui un grog... américain, of course ? link
source de la photo : link
Néanmoins, lorsque l'hiver est aussi rude, il convient aussi parfois d'interrompre un moment le voyage, de faire une pause et de se prendre à rêver :
Rêve de printemps
Je rêvais de fleurs multicolores, de celles qui fleurissent en mai, Je rêvais de vertes prairies et du chant joyeux des oiseaux. Et lorsque les coqs se mirent à chanter, j'ouvris les yeux, il faisait froid et sombre, Les corneilles croassaient sur le toit.
Mais là, sur les vitres, qui donc avait peint ces feuillages ? Vous pouvez bien vous moquer du dormeur qui voyait des fleurs en hiver ! Je rêvais d'amour pour l'amour, d'une belle jeune fille, de coeurs et de baisers, de délice et de félicité. Et lorsque les coqs se mirent à chanter, j'ouvris mon coeur. Maintenant, je suis assis là, seul, et songe encore à mon rêve.
Je ferme à nouveau les yeux, et mon cœur bat, toujours aussi brûlant. Quand verdirez-vous, feuilles à ma fenêtre ? Quand tiendrai-je mon amour dans mes bras ?
Cette traduction française du poème "Frühlingstraum", nous conduit de nouveau, sans hâte mais sans hésitation, résolument, vers Franz Schubert et son cycle du "Voyage d'hiver" ("Winterreise"), achevé à la fin de l'automne 1827.
Ce onzième Lied du cycle de Schubert (tandis que le poète Wilhelm Müller, lui, fait intervenir le "rêve de printemps" peu avant de conclure, ) occupe une place centrale pour le voyageur solitaire en quête "de la vie et de l'amour" *
Ne devrions-nous pas tous en faire autant ?
Faites de floconneux rêves d'amours voyageuses
et, bien entendu, passez d'heureuses fêtes !
* Wilhelm Müller avait publié les douze premiers poèmes de son cycle sous le titre : « Gedichte aus den hinterlassenen Papieren eines reisenden Waldhornisten II: Lieder des Lebens und der Liebe. » ("Poèmes tirés d’un recueil abandonné par un corniste ambulant : poèmes de la vie et de l’amour")